Margot Vincent

1/ Peux-tu nous raconter de quelle manière tu as fait tes débuts dans la poésie ?

J’ai fait mes débuts dans la poésie quand j’étais en licence de langue anglaise à la fac. En effet, pour les cours, je devais lire beaucoup de poésie, et c’est à ce moment-là que j’ai vraiment commencé à écrire. Au début, j’écrivais en anglais et je respectais à la lettre les règles de la poésie classique (sonnet anglais, rimes, alexandrins, …). Petit à petit, lorsque je suis rentrée en France après un an à habiter en Angleterre et au Canada pour les études et le travail, je me suis mise à écrire en français de nouveau. 

 

Je me rappelle avoir découvert la beauté du rythme en écoutant La Bohème de Charles Aznavour, et ça a vraiment été un tournant dans mon écriture. Je me suis alors détachée des formes classiques pour aller vers quelque chose de beaucoup plus naturel, de plus intrinsèque. La poésie sortait alors de moi, souvent le soir en allant me coucher, sans que je puisse vraiment contrôler ce que j’écrivais, c’était assez magique. 

 

Depuis, c’est surtout la nature qui m’inspire, j’aime me poser devant un beau paysage et figer les émotions qu’il me procure dans un poème. J’écris aussi beaucoup sur mes relations et mes rencontres, qui sont toujours source d’émotions intenses. 

 

2/ Comment t'es-tu sentie à la sortie de ton premier recueil ?

A l’heure où j’écris ces lignes pour cette interview, mon recueil sort dans deux jours (le 13 juillet 2024) ! Alors c’est sûr que c’est beaucoup d'excitation, un gros rush de travail (notamment pour gérer les services de presse et la communication), et aussi une petite appréhension sur la manière dont le recueil va être accueilli…

 

J’ai vraiment hâte que ma poésie puisse se retrouver dans les mains des gens car j’ai l’impression que ce recueil a un peu une double vocation. 

• La première : faire voyager les lecteurs, les faire s’évader du quotidien;

• La deuxième : amener le lecteur à se poser des questions sur le monde, l’humanité, le climat, les femmes, … et à aspirer à un monde meilleur !

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3/ Que t’apporte la poésie ? Est-ce pour toi un bon moyen de guérir de tes blessures ?

Contrairement à beaucoup de poétesses ou poètes (je pense), la poésie n’est pas pour moi un moyen de guérir mes blessures. Elle est surtout un moyen de figer dans le temps les émotions, les sentiments et les paysages. Je suis quelqu’un de très nostalgique, écrire me permet alors de garder au maximum la beauté de ce sentiment, et de limiter l’effet de tristesse qu’il peut apporter.

 

4/ Qu’est-ce que tu souhaites faire partager à tes lecteurs en leur confiant ton histoire ?

Sans vouloir faire de publicité forcée, je pense que là où je me dévoile plus, c’est dans ma poésie ! Ceux qui me connaissent y retrouvent beaucoup de parties de mon histoire, et ceux qui ne me connaissent pas peuvent s’y identifier facilement je pense.

 

Au-delà de cela, j’étais une petite fille un peu garçon manqué, harcelée à l’école jusqu’au lycée. Pour continuer de vivre avec ça, je me réfugiais dans la gymnastique artistique, j’en faisais trois fois par semaine, avec les compétitions le week-end. C’était toute ma vie. 

 

Ensuite, j’ai eu la chance de pouvoir rencontrer de vraies amitiés au lycée qui ont contribué à m’ouvrir au monde peu à peu, puis j’ai eu l’opportunité de partir un an en Angleterre et au Canada, ce qui a été une réelle page blanche pour moi ! Je me suis ensuite façonnée au gré de mes études et de mes rencontres, vers plus de sensibilité à la cause des femmes et de l’environnement. 

 

Depuis petite, je voyage en van avec mes parents et mon frère, ce qui a sûrement joué pour me forger cet esprit vagabond ! Alors, après des années de douleur et une lourde opération du dos qui m’a guérie (je l’espère !), j’ai enfin pu réaliser mon rêve de partir à l’étranger avec mon sac à dos, et je pense que ça a été très révélateur de qui j’étais, et de qui j’avais envie de devenir ! 

 

5/ Es-tu fière de toi ? Pour quelles raisons ?

Je pense que je peux être fière de moi oui. J’ai su surmonter les épreuves sur mon chemin, tout en restant moi même, et j’ai eu la force d’esprit de suivre mes rêves même s’ils allaient à l’encontre de la facilité.

 

Publier mon premier livre est aussi une fierté, je n’aurai jamais pensé en arriver là !

 

Je suis aussi très fière de mon entourage (mes ami.e.s, ma famille) qui jouent un rôle essentiel dans mon bien-être et ma capacité à réaliser mes projets fous !

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6/ As-tu d’autres projets pour l’avenir ?

Des projets il y en aura toujours c’est sur ! Un deuxième recueil peut-être ?

 

J’aimerais aussi réinvestir mon côté créatif en essayant peut-être un jour de vendre des objets artisanaux. Bijoux en macramé, maroquinerie, couture, … l’avenir nous le dira !